Say goodbye to angel dust.

24 juin 2008

Ma chambre sent comme celle de Kekette en été. C'est à dire : une odeur de chaud, de clope et d'odeur de filles (parfum, gel douche etc) mélangé. J'adore. Une odeur "rassurante" ou kiffante, je sais pas. Style comme chez ma grand-mère, ça sentait pas forcément bon mais c'était une odeur agréable.

J'écoute Aaron. Ca me fait des frissons et des sourires incontrolables style putain je les vois dans une semaine et demi. Qui nous ramène à putain je vais aux Solidays dans une semaine et demi. Style je me rend pas compte. Style les Solidays en vrai, et je crois que c'est comme ça pour tous les "habitués", c'est un truc qui fait partie de nous et qu'on surkiffe tellement, comme une vraie personne en fait, qu'on adore tous et qu'on ne voit malheureusement qu'une fois par an, pendant seulement 3 (enfin, 3 et demi) jours. C'est un truc super joyeux, super mélancolique (enfin, un peu, je crois), et super triste en même temps parce que pendant qu'on s'éclate, on pense à tous ces gens qui meurent, qui sont en train de mourir, et à ceux qui sont en train d'essayer de survivre. Les trucs over-badants de ce festival. Le "compteur"... Un machin qui compte. Au début on comprend pas. Et en fait c'est le nombre de personnes qui sont mortes du Sida depuis le début du festival. Et quand t'apprends ça, putain, merde quoi. Quand tu vois que le nombre il est à 4 chiffres, voir plus, je m'en souviens plus à vrai dire. Et puis y a le patchwork. Style t'es peinard en train de te faire un petit apéro de 14h avec tes potes au camping, vous décidez d'entrer sur le site parce que bon, quand même. Et là tu vois qu'il y a plus de bruit, que tous les gens sont assis par terre devant la grande scène. "Gnékeskispasse?"... Et là tu aperçois des gens en train de "défiler" avec des grands machins en tissu. Et puis d'autres sur la scène, des gens que tu connais pas, des artistes (Mathias de Dionysos y a 2 ans^^) en train d'énumérer des noms. Tu comprends pas. Alors tu demandes à droite à gauche et t'apprends que des familles, amis de gens morts du Sida ont réalisé les "grands machins en tissu" et que les autres sur la scène sont en train de citer des prénoms de ces gens. Et là tu te poses, t'es pas trop trop net, tu brûles au soleil, mais tu te dis merde. Et puis après tu pestes contre ceux qui font du bruit, qui rigolent, contre ceux qui sont venus ici juste parce que le prochain concert ils veulent le voir et être bien placés (souvenir, souvenir.)
Enfin bref, c'était la minute (en vrai, le quart d'heure) bad. Avec ça, y a les concerts qui ne sont à la limite pas aussi importants que le reste. Parce qu'en vrai y a un "reste", se réveiller au camping, on sait pas à quelle heure ("ah si putain il est 7h fait chier"), bader pendant 2h jusqu'à ce que les autres se réveillent, aller prendre une douche pourquoi pas, surement la seule qu'on aura chaude et sans 1h de queue (et encore)... Essayer de faire du bruit pour les réveiller. Et puis attendre encore 1 heure pour que les gentils bénévoles aient fini de préparer les Savanes et le café (trop fort ou trop dilué, ça dépend.). Et puis aller se restaurer donc, recroiser les gens croisés la veille, mais avec une tête pas pareil (yeux mi-clos, gueule enfarinée). Essayer de voler des machins à bouffer parce que quand même, il fait faim, et puis c'est gratuit alors que dans les stands là bas c'est la peau des fesses et qu'en plus la ville et le supermarché ils sont loin. Aller affronter les toilettes en espérant qu'elles soient en bon état. S'habiller, se maquiller, regarder le programme, assis dans l'herbe, regarder les gens passer, se faire remercier d'avoir sauvé une vie hier aprem (haha souvenir aussi, "t'as fini comment alors ?" ben, dans le post de secours, j'ai dormi et après ça allait mieux je bois plus maintenant. "ok ça marche en tout cas ça m'a fait plaisir de m'occuper de toi même si je te connais même pas et qu'en plus tu m'as fait louper un concert." (j'ai pas dit ça hein. j'me rappelle pas en fait.)), faire un check-up sur ce qu'il reste d'alcool et essayer de motiver les gens pour aller faire des courses. "Bon ben tu m'achètes un paquet de philip morris et un de fortuna j'te rembourse après ok? Et puis un truc à bouffer. Bon attend je viens en fait." Rigoler avec la caissière. Se prendre une bière pour la route. Rechecker le programme. Cocher les trucs qu'on veut voir mais qu'en vrai on en verra même pas la moitié. Rester bloqué sur les gens qui sautent à l'élastique, entendre de la musique, croiser les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence comme on dit, se faire agresser par des boucs montés sur échasses, être heureux, en fait. Sisi. Et on s'en rend pas compte quand on n'a pas vécu tout ça. Solidays c'est juste une ambiance de fou. Et par "ambiance de fou" j'entends que c'est la fête, c'est le Sida qu'on oublie pas malgré tout, c'est la solidarité, l'humanité, le bonheur quoi.